"Le figuratif, c'est vraiment ton truc ?

Non, mais le figuratif, selon moi, c’est aussi 
important. Dans un tableau par exemple, même s’il est abstrait, il y a des suggestions, des associations figuratives. On ne sait pas exactement quoi, mais on ressent. Ça donne des étincelles, des traces d’une présence humaine, ça peut être une toute petite forme, un triangle qui peut suggérer un toit par exemple, ou un mouvement qui peut suggérer un personnage. Ce n’est pas nécessairement du figuratif qui remplace la photo. Je travaille beaucoup avec des détails qui donnent des suggestions. Et ça m’amène aussi dans l’humanité qui est abstraite, c’est quelque chose qui est entier."    

Extrait du livre sur Liuba Kirova sur la base de 8 entretiens enregistrés avec le journaliste Gaël Klein, rédigés par l’historienne de l’art Marie-Eve Knoerle.

Extrait du livre retranscrit par Marie-Eve Knoerle.

"Liuba Kirova s’est entretenue avec Gaël Klein, lequel a choisi de l’interroger en huit chapitres, à travers différentes géographies et sujets spécifiques. J’ai ainsi reçu des fichiers audios riches d’histoires et d’informations à découvrir. Cette récolte de paroles déroulait des fils de  mémoire et enregistrait une pensée vagabondant entre des périodes de vie parallèles, entre le personnel, le politique et l’artistique, « une vie très riche d’émotions, très riche d’expériences »

Le processus de transcription a pris en compte cette narration singulière, non exhaustive, pas toujours linéaire mais qui communique un patchwork d’informations et de sentiments, retraçant le profil complexe de Liuba : les multiples facettes de l’enfant, de la jeune femme, de l’artiste, de l’amoureuse et de la veuve. 

Récit à partir de récits, de citations, réécriture à l’aide d’échanges et de relectures attentives de Théodora et de Liuba, le texte est loin d’une biographie en bonne et due forme mais tente de rester fidèle à la manière dont s’opère le travail de mémoire, dont les « aventures » apparaissent dans l’entretien, tout en faisant résonner les intonations et le style significatifs, la « fantaisie » du français appris en troisième langue, et l’exubérance du contenu."