Incarnée par Pierre-André Marchand, La Tuile est née en pleine effervescence de la lutte pour l’indépendance jurassienne. Pierre-André Marchand est fortement imprégné par l’état d’esprit des vieux rétifs, antimilitaristes, anticléricaux, braconniers, râleurs, railleurs et bons vivants de Sonvilier, son village de naissance, d’enfance et de jeunesse ou son grand-père Auguste, fit partie des fondateurs du Cercle ouvrier, et où son père, était un fervent séparatiste qui luttait contre la tutelle bernoise. Instituteur et aussi chanteur, PAM a vécu en Colombie et au Québec avant de revenir en Suisse en 1970.

On ne trouve ses vrais amis que dans la bagarre. PAM, doit énormément à la lutte pour l’indépendance du Jura et au Groupe Bélier, mouvement séparatiste dont la ligne de conduite se résume ainsi : actions spectaculaires, non violentes et humoristiques. Née de cette envie de lutter avec humour, Le 1er numéro de La Tuile paraît en septembre 1971. Première Tuile, premier procès ! Énorme barouf !

Durant son existence, de nombreux articles furent repris par des journaux importants et par la télévision, aussi bien en Suisse qu’en France, ou la presse lui consacra plusieurs articles et émissions. Sur plus d’un demi-siècle, le petit mensuel satirique La Tuile a été apprécié par des femmes, des hommes, des paysans, des ouvriers, des intellectuels, des jeunes, des vieux, des célébrités, de grands écrivains (San Antonio (Frédéric Dard), Antoine Blondin, Michel Ragon, Robert Merle, etc.). La Tuile a eu l’heur de plaire à d’excellents journalistes (Jacques Houriet, Serge Jubin, Roger de Diesbach, Alphonse Layaz, Thierry Fischer, Bruno Bossart, Jean-Claude Chanel, Claude Torracinta, Christophe de Ponfilly (Prix Albert Londres), Ivan Audouard (Canard enchaîné), Frédéric Pagès (Canard enchaîné), Siné, etc.

Replongez dans plus de 50 ans de dessin de presse avec une sélection de couvertures publiées depuis septembre 1971 jusqu’en août 2023. A ses débuts, Pierre-André Marchand, réalise lui-même quelques dessins pour illustrer son propos. De fil en aiguille ou plutôt de plumes en encrier, La Tuile a eu le privilège d’être illustrée par : Nona Roth, Huber Girardin, Martial Leiter, Gérard Bregnard, Josy Simon, Rémy Grosjean Reg, Ivan Brahier, François Maret, Jean-Louis Baume et Guznag. PAM dénonce sans répit, les crapules et profiteurs de tout bord et de toutes provenances et il aime répéter « Je me trompe parfois, mais je ne mens jamais ». Aux marchands de canons, nous préférons le Marchand de rêves.

Un grand merci à Pierre-André Marchand pour sa disponibilité et sa générosité.